Traduction de l'entrevue de Roméo Dallaire à CBC
À l’émission de radio de CBC As It Happens, Roméo Dallaire décrit l’état des lieux de Kigali le 7 avril 1994. Malgré les violences, il demeurait très optimiste quant à la mise en œuvre des accords de paix d’Arusha.
Décrivez-nous ce qui se passe.
Tel que vous l’avez mentionné, il est juste de dire que c’est l’enfer à Kigali. Le pays en soi ainsi que toutes les autres régions sont assez stables. Donc là où nous avons un problème, c’est au centre-ville de Kigali. Et le problème est survenu pendant la nuit, la nuit dernière. C’est surtout les gardes présidentiels, tel qu’ils ont été identifiés, ainsi que quelques membres de certaines unités, qui sont déchainés. Ils tuent, détruisent, massacrent, mutilent et quelques autres activités. On nous a rapporté que trois observateurs militaires, des observateurs militaires des Nations unies ont été tués et possiblement d’autres. Qu’est-ce qu’il en est? Non, nous avons perdu plus de personnel. Les données viennent d’être envoyées à New York. Et je ne suis pas autorisé pour l’instant à vous donner le nombre exact. Mais c’est plus que trois? Oui, oui. J’ai en bien peur.
Dallaire décrit la mission
Nous sommes une mission de paix classique. Et en fait, nous sommes montrés comme un exemple très positif de mission de paix car nous avons tous les éléments en place. Nous avions un conflit entre deux parties, ils ont signé des accords de paix (accords de paix d’Arusha), ils ont signé un cessez-le-feu, ils ont créé une zone démilitarisée, ils ont signé des documents formels qu’ils essaient de mettent en œuvre avec la transparence et l’aide que les Nations unies peuvent leur donner.
Est-ce que cela inclut la protection des civils?
La mission consiste à assister les autorités afin d’établir une atmosphère de sécurité afin que le gouvernement de transition prenne le pouvoir et s’acquitte de son mandat de 22 mois. Et nous n’avons pas le mandat de conduire des opérations de sécurité ni la responsabilité d’assurer la sécurité qui est en fait toujours la responsabilité des agences gouvernementales.
Licence d’utilisation CBC